Le chapeau de 8-25 cm, subglobuleux puis hémisphérique et enfin convexe, voire étalé dans l’âge, à revêtement un peu lubrifié, est ocre clair, brun noisette plus ou moins sombre, la marge épaisse et excédante, entière, arrondie, porte généralement un liseré blanchâtre plus ou moins large. Les tubes libres sont facilement séparables, de couleur blanche puis jaune verdâtre. Les pores oblitérés, arrondis, étroits, sont concolores aux tubes et immuables. Le stipe massif, ventru ou clavé, parfois allongé, dur, plein, est blanchâtre à brun clair touché de marbrures ocre, toujours blanchâtre sous le chapeau avec un très fin réseau blanchâtre peu évident. La chair épaisse est ferme, devenant molle avec l’âge, blanche, immuable mais avec des reflets rose vineux sous le revêtement difficilement séparable. L’odeur est agréable mais peu prononcée et la saveur est douce, rappelant la noisette.
C’est l’espèce comestible par excellence, le roi des champignons de la forêt. Il vient sur un sol généralement acide, en abondance sous les épicéas, mais aussi dans la hêtraie sapinière et en général dans les bois de feuillus comme les chênaies. Il est savoureux, consommé très jeune en "bouchon de champagne", mais sa saveur atteint son paroxysme dans sa grande m aturité; certains, dont les grands chefs, le préférant nettement âgé. Cependant, nous recommandons là encore de ne pas consommer de carpaccio de cèpes. En Italie, ce genre de mets a provoqué des syndromes gastrointestinaux dus à la présence gamma hydroxynorvaniline dans ce champignon. Dix-sept mycologues italiens ont été intoxiqués 45 minutes après l’ingestion de carpaccio. Ils ont été victimes de pâleurs subites, de sueurs, de vertiges, de fortes nausées, de vomissements, de diarrhée profuse suivie d’une grave déshydratation.